| Monsieur Philippe DUBOIS Monsieur Dubois arrivait avec sa camionnette, en trombes, dans la cour de l’école. Il était déjà affairé en sortant de la voiture, et s’agitait précipitamment jusqu’à son bureau, d’où il dirigeait notre école chaque seconde. L’hiver, il se baladait avec une pancarte « pas de boules de neige » et on avait envie de lui en lancer, mais jamais on ne lui aurait fait cela. Parce qu’on l’aimait autant qu’il nous aimait. Il était distrait, et les gens distraits font partie des gens qu’on aime plus que les autres. Il oubliait de fermer la portière de son véhicule alors que les enfants étaient à l’arrière, il oubliait son grand trousseau de clé, et il disait « oh mince alors j’ai oublié ». Il avait le regard vif de celui qui en a vu d’autres, on ne lui racontait pas trop de conneries. Il était joyeux et avait l’air heureux, avec sa parole juste et ses lunettes avec sangle (évidemment ! Combien de paire de lunettes monsieur Dubois a-t-il cherchées ?) C’était un homme de combat discret, de ceux qui obtiennent des résultats, contrairement aux guerres de ceux qui gesticulent. Il aimait les choses qui ont un sens, comme la culture et la confiture maison. Je n’oublierai jamais sa voix si particulière, et son rire communicatif. C’était un homme bon, qui manquera à tout qui a pu le croiser. Bon courage à tous dans cette nouvelle épreuve. Je vous embrasse bien fort.
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